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Reportage

Marcher d’un pas sûr

David Illitch Leduc 0 Commentaire(s)

Chaussons d’escalade, sandales, bottines, baskets et puis mes talons aiguilles pour les vendredis soir au bar du Kangourou Zoulou. Voilà ma valise remplie de godasses pour mon prochain trip! Il me reste encore de la place pour deux slips et un mousqueton.

Cet hiver, je suis allé me réchauffer les orteils en Espagne, ce pays lointain, connu pour son abondance de caillou en tout genre. Laura et moi, nous nous attendions à des ballades en sandales sous un soleil éternel. Pourtant, de folles chûtes de neige ont retardé notre arrivée à l’autre côté des Pyrénées.

Dès que la voie était libre on est allé se consoler à Mont Rebei.  On s’est fait accueillir par deux parois de rêve, entrecoupées par une rivière dans un décor désert. La magie de l’endroit est que ses modestes parois ne signifient pas de petites journées. Notre topo - emprunté d’un ami - écrit en Catalan (notre langue maternelle à tous) nous a réservé une première journée d’aventure sans qu’on ait jamais trouvé le pied de la voie. De l’éboulis, des systèmes de vires et encore plus de caillasse ont postposé notre projet au lendemain.

Laura en approche sur le mont Rebei

La bonne godasse d’approche

Ah, ce beau côté de l’Espagne que l’on ne visite pas en sandales… J’ai pourtant hésité, mais Laura (Van Bruyssel n.d.r.) m’a vite conseillé de mettre mes La Sportiva Boulder d’approche que je venais d’acheter.

Elle-même se baladait en 5.10. On a commencé à marcher à l’aube. 1h et demie de trotte nous mène au pied de la voie CADE. Devant nous, près de 500 mètres de calcaire peu équipé, des fissures et des dièdres à surmonter. Dans les dernières longueurs, je ne supportais plus la douleur des chaussons trop étroits et j’ai donc enfilé mes fameuses La Sportiva. La pointe solide et la gomme rigide m’ont aidé à foncer à travers la dernière longueur en cheminée, sans trop m’inquiéter.

Montée implique descente

Notre interpretation du Catalan nous promettait un retour à la voiture en moins d’une heure: erreur. Au sommet, on a vite découvert qu’une longue traversée au clair de lune (c’est bien quand la batterie de la frontale est au rouge) allait user nos souliers. Au début de la descente on s’est retrouvé coincés par un bout de rocher de 25 mètres en 4ième degré. On l’a attaqué de front, sans chaussons, sans protections (mais avec une certaine lucidité), pour ne pas perdre de temps. Après 3 heures de randonnée, c’est encore le sourire aux lèvres - et sans mal aux pieds - qu’on arrive en pleine nuit au camp de base et qu’on se met à cuisiner.

Quelques semaines plus tard - et avec le printemps qui approche - on se retrouve entre collègues de voyage à La Pedriza, un parc national juste au nord de Madrid. Au programme: des dalles de granite lisses comme un miroir. Malgré une adhérence de dingue qui bouffe la gomme des chaussons et l’inclinaison qui ressemble à un escalier, on n’ose pas tomber au risque de se faire râper. Au fin fond de ce paysage de collines remplies de blocs et de bouquetins apparait une petite face qui a la forme d’un oiseau. Attirés par cette figure mystique, Klaas, Ruben, Frances, Laura et moi décidons de déployer nos ailes, et de partir à sa poursuite. Le lendemain matin on se met en route. Pour l’anecdote, les structures de cette vallée ont une caractéristique commune: elles sont très trompe l’oeil. Notre petite bande se perd, une heure de marche en devient vite deux. On engage sur quelques passages dans un labyrinthe de granite. Puis dégoulinant de sueur, on se met tous à rigoler quand on constate qu’on se trouve déjà sur le bec de l’oiseau. Tous en chaussures d’approche, ça s’est passé plus vite que prévu. Du coup on a pu redescendre par l’autre côté pour attaquer l’oiseau par sa face la plus raide et s’envoler avec lui.

La chaussure 4X4 light contre tout imprévu

Qu’il s’agisse d’une approche ou d’une véritable marche, c’est chouette de se déplacer  peu importe le terrain et la météo. Parfois une paire est du 3 en 1 et la compacité rime avec le style. Je crois que les gens n’aimaient peut-être pas mon style, quand j’ai tenté de rentrer en Belgique en autostop depuis Malaga. En tout cas, j’étais content d’avoir enfilé les bonnes godasses pendant ces 4 jours de pouce en l’air sur les routes. Le mardi matin dans le sud avec ses 30 degrés s’est transformé en une nuit glaciale à Lille le vendredi mais je n’ai pas tremblé. Je me suis réchauffé le coeur et les orteils au bar du Kangourou Zoulou, heureusement que j’avais mes talons aiguille.

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David Illitch Leduc
David Illitch Leduc

Dans les récits de ses aventures, David mélange toujours un peu d’épices : de l’ironie, de l’histoire, de l’éthique et de la critique. Selon lui, l’escalade peut être vécue à fond et de façon originale sans devoir chercher l’exotisme ni les degrés de difficulté extrêmes.



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